Ville de Dinant
LE CARILLON DE LA COLLEGIALE NOTRE-DAME DE DINANT  

Aperçu historique  1466 - 2006


1466

La Collégiale est détruite et partiellement brûlée lors du sac de la ville par les troupes Bourguignonnes. La plupart des cloches fondent dans le brasier.

1474-1475

Fabrication d’une cloche pour la Collégiale. 

1476 (6 janvier)

Retour processionnel de la châsse de saint Perpète de Bouvignes à Dinant. Faute de cloches, ce sont les trompettes de Namur qui escortent la châsse.

1477 (17 novembre)

Deux nouvelles cloches sont fondues : Katheline (510 livres) et Jehanne (333 livres) par les «maistres Jehannin et Origore, cloquemans» (fondeurs de cloches). Katheline et Jehanne assurent avec succès toutes les sonneries.

 

  

                                         Représentations de carillons au XVe siècle

 


1497 (15 mai)

Le magistrat de Dinant décide de faire construire à l'église une horloge (avec cadran en feuille d’or) reliée à une cloche d’heure et demande aux chanoines de contribuer aux frais de cette installation.

1502-1503

Fabrication par Pierre le serrurier de trois nouvelles cloches (Cateline, Perpète et Marie) pour le beffroi de la Collégiale.

1509

Le chapitre de l'église Notre-Dame qui avait donné au magistrat les restes de plusieurs cloches cassées afin de les refondre, autorise ce dernier à se servir des nouvelles cloches chaque fois qu'il en aura besoin.
 

1534-1535

La collégiale accueille de nouvelles cloches fabriquées par un fondeur de Malines.

 

1554

La guerre ravage à nouveau notre région. Les troupes françaises du Roi de France assiègent la ville. La Collégiale est très endommagée. Toutes les cloches, sauf six (le bourdon, Marie, Materne, Perpète, Jean-Baptiste et Catherine) sont démontées et emportées à Maizières.

1566

A cette époque, la « Maison de la Ville » se trouvait au milieu du pont sur la Meuse. C'était une imposante tour servant à la fois de beffroi et de Maison des échevins. Pour couronner cette tour, une charpente en bois fut prévue pour accueillir « la cloche d'heures et le bellefroy, pour mettre avec les appeaulx (de l’horloge) », mais le poids de l’ensemble était si important que le pont surchargé n’aurait pas manqué de s’écrouler. On décida donc le 24 juillet 1566 d'ériger ladite charpente entre les deux tours de la Collégiale. Tout fut terminé le 8 juin 1568 et 18 cloches élirent domicile à Notre-Dame.

1569-1570

Installation d’une nouvelle horloge sur la Collégiale par Jan Engels, horloger de Malines. Cette horloge comporte trois cadrans et est reliée à un jeu de clochettes « appeaulx ». Engels perdit la vie lors d’une chute survenue pendant le placement de l’horloge.

1718 (23 juin)

Il fut décidé de refondre six cloches (Lambert, Catherine, Jean-Baptiste, Marie, Perpète et Materne). « Seuls seront employés l'étain et le cuivre rouge ». Toutes les cloches rénovées « tribolèrent » joyeusement en la fête de l'Assomption.

1789 -1793

De nouveaux idéaux déferlent sur la France, sur l'Europe ensuite. La Belgique devient française ! Dinant connaît inévitablement les débordements de la Révolution.
La Collégiale est pillée, ses meubles et ses ornements sont vendus à l'encan, le Chapitre est dispersé.
10 cloches sur 17 sont emportées par les révolutionnaires. Dinant compte 3000 âmes en 1793.

1831

La foudre tombe sur les cloches, provoquant un début d'incendie heureusement vite maîtrisé. Sur l'une d'entre elles, la seule rescapée de 1566 et dédiée à Notre-Dame, on peut lire : « Ave Marie Gratia plena ».
Les années s'écoulèrent peu à peu. Ainsi, jusqu'en 1890, (tous les samedis à deux heures), une petite cloche se faisait entendre pour prier l'habitant de ...balayer rue et trottoir !

1856

Descendu dans une auberge près de la collégiale, le samedi 23 août 1856, un des premiers touristes de passage dans la vallée de la Meuse ne peut cacher son désappointement après une nuit d'enfer : « j'aurais bien dormi sans l'horrible bredouillement de cloches que les Dinantais prennent pour un carillon; il sort de la tour de la collégiale, et j'admire la patience du grand saint Perpète, qui doit tressaillir dans sa châsse d'argent ». Extrait de  J. Pimpurniaux (alias Adolphe Borgnet), Guide du voyageur en Ardenne ou excursions d'un touriste belge en Belgique, Bruxelles,  2e partie, 2e éd, 1858, p. 221.

1897 (22 août)

Installation d’un carillon de 13 nouvelles cloches par la firme Michiels de Malines. Il restait 9 cloches de l’ancien carillon. « Le jour de l'inauguration du carillon ainsi reconstitué, la foule, massée sur la Grand Place et sur le pont s'émerveilla d'entendre les airs automatiques de L. Deglaire qui accompagnaient les quarts, demies et heures : Le Sire de Montferrand, Les Batteurs de cuivre ». Et le carillon sonna encore durant 17 années.

1914 (23 août)

Massacres à Dinant : 674 fusillés. 1100 habitations détruites ou incendiées. Dinant « Ville Martyre ». Le clocher de la Collégiale et son contenu disparaissent dans les flammes. Seule la cloche d'heure résiste au feu.

1927

Reconstruction du clocher avec son bulbe caractéristique.

1929

27 janvier : 4 nouvelles cloches. Saint Monulphe (700 kg), Sainte Thérèse (1200 kg), Saint Perpète (1500 kg) et Notre-Dame de l'Assomption (3000 kg)
29 septembre : La firme Slegers de Tellin est chargée de la fourniture d'un nouveau carillon de 35 cloches (3 octaves). Le mécanisme fut confié à la firme Somers de Malines.

1931 (5 et 19 juillet)

Inauguration du nouveau carillon placé dans le bulbe. Carillonneur : Henri Delvaux, directeur de l’école de musique.

Structure en bois supportant les cloches de l'ancien carillon de 1931.

1938

Année de l'électrification de 4 cloches par M. Nickels d'Arlon (St. Monulphe, Ste Thérèse, St. Perpète et Notre-Dame de l'Assomption). Mais le ciel s'obscurcit, et les nuages annoncent de bien mauvais présages.

1940

Peu avant le début de la seconde guerre, les cloches du carillon sont vendues à la firme Michiels de Tournai car elles présentent des défauts de fabrication ; leur accordage est mauvais. 4 d’entre elles se retrouvent dans les paroisses de : St-Jozeph et St-Norbertus à Anvers, St-Hubertus à Berchem et St-Willibrordus à Berchem.

Seconde guerre mondiale : l'histoire se répète à nouveau. Incendies et dévastations... La Collégiale est à nouveau mutilée. Le 25 janvier 1944, la Wehrmacht procède au démontage et à l'enlèvement de 3 cloches. Elles sont entreposées à la « Dinantaise ». Seule « St. Monulphe » reste pour les besoins du culte.

1950

La collégiale retrouve ses 4 cloches. L'inauguration est rehaussée de la présence de Mgr. Charue, Mgr Nys, Révérendissime Abbé de Leffe, MM. les Chanoines Collart et Tasquin, M. Legrand (Président du Conseil de Fabrique), M. Seghin (Bourgmestre f.f.) ainsi que bon nombre de personnalités dinantaises.


2006

A l’initiative de M. Lionel NAOME, échevin du Patrimoine et de l’association Les Amis de la Collégiale, présidée par Jean-Luc Lepage et le curé-doyen, Maurice Herbiet, l’idée d’installer un nouveau carillon à son emplacement d’origine ressurgit.

 

Tambour de l'ancien carillon de 1931.

 

Après des études menées avec une firme locale spécialisée et la recherche de moyens budgétaires, l’opération  « Un carillon à la Collégiale de Dinant » est lancée le 23 juillet.

Sur la place Reine Astrid, on pourra découvrir un carillon mobile venu de Prague. M. Fabrice Renard interprètera sur ce prestigieux instrument plusieurs compositions puisées dans différents répertoires musicaux.

Ce même jour, le public convié à cette manifestation aura droit à une visite de la Collégiale et, événement exceptionnel, aura accès à la tour nord donnant sur l’endroit réservé au carillon.

Afin de soutenir cet ambitieux projet, une opération de parrainage, placée sous le Haut Patronage de leurs Altesses le Roi Albert II et la Reine Paola, débute. Les cloches sont vendues au poids, soit 100 € le kg.
Selon son souhait, chaque parrain verra son nom inscrit sur une plaque apposée au pied de la tour et dans le clocher. A titre symbolique, le donateur recevra aussi une petite cloche en cuivre soulignant cette action de mécénat.

Le carillon, associé naguère aux réjouissances de Dinant, ville des musiques, reprend, dès aujourd’hui, la place qui lui revient. Gageons que ce retour apprécié par les amateurs de notes mélodieuses contribue à valoriser plus que jamais l’image de notre belle et fière cité dans le pays mosan !

 

 

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