Ville de Dinant
CHAPELLE SAINTE-ERMELINDE A BOUVIGNES  

La chapelle Sainte-Ermelinde (sainte de l’époque mérovingienne, originaire de Tirlemont) est située à l’extrémité de la rue Richier à Bouvignes. Edifice classé, il peut raisonnablement être considéré comme un des éléments du patrimoine majeur de Bouvignes. Il est constitué d’une nef en moellons de calcaire terminé par trois pans. La façade alterne brique et pierre de taille. Une fenêtre en plein cintre, de chaque côté de la nef, éclaire l’édifice. La porte biseautée à traverse est prolongée par un bandeau. L’imposte se termine par un linteau échancré, chargé à la clef d’un cartouche débordant à œillets, comportant l’inscription : CONSOLA/TRIX/AFFLICTO/RUM, indication du titre de la statue primitive logée dans la niche du fronton. Cette dernière est moulurée à coquille ; elle est accostée d’ailerons et surmontée de deux volutes portant une sphère. La croix du faîte est fonte et remonte au XIXe siècle.

 

 

De chaque côté de la porte d’entrée on lit les inscriptions suivantes :

A L’AAGE QUE MARIE ESTe PRESENTEE AV TEMPLE/ERMELINDE LVY FAIT SES VŒUX. CE FORT EXEMPLE/VOUS INSPIRE CHRETIEN D’HONORER EN CE LIEV/VNE VIERGE SI CHERE A LA MERE DE DIEV et JNDULGENCE DE 40 JOURS, TOUS LE/DIMANCHES ET FETES RECITANT/A GENOUX DEVANT CETTE JMAGE/5 PATER ET 5 AVE.

Les vanteaux de la porte conservent des grillages de style Louis XIV en fer forgé comprenant les monogrammes de Jésus et de Marie.
L’intérieur de la chapelle est sobre et homogène. Le pavement est en carreaux de marbre noir et gris alternés. Le plafond est mouluré à médaillon central de style Régence. Le retable d’origine en bois peint se trouve aujourd’hui dans l’église Saint-Lambert.

Ses caractères architecturaux situent la reconstruction de la chapelle vers le milieu du XVIIIe siècle. La niche du fronton, la taille des pierres et leur usure indiquent qu’il s’agit d’un remploi du XVIIe siècle. L’édifice primitif a été érigé en plein milieu d’une placette vide de constructions jusqu’au début du XIXe siècle. Les plus anciennes mentions de la chapelle ne remontent pourtant pas au-delà de 1701. A la Révolution française, elle devient un dépôt de sel, ce qui la détériore sérieusement. Pendant la première guerre mondiale, le curé s’y réfugie pour célébrer la messe.

Il est plus que probable que les religieux Norbertins de l’abbaye de Leffe soient à l’origine de l’introduction du culte de Sainte-Ermelinde à Bouvignes ; il s’agit d’une sainte étrangère aux dévotions régionales traditionnelles. Elle est invoquée contre la fièvre, les maux d’yeux et la paralysie.