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BOISSEILLES  

 

Vue du château de Boisseilles en 1844, d'après Vasse.

 

 

Traversé par l'ancienne route Dinant-Houyet, on rencontre au sud de ce hameau, l'important groupement du château, de sa ferme et de la chapelle. La construction de ces édifices s'étalle depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'au XIXe siècle. Boisseilles est essentiellement composé de maisons et dépendances en calcaire datant du XIXe siècle.

Etymologie:  Bacilla (873), Bacelles (1326), Baezalle (1472), Basseille (1522), Boiseilles (à partir du 17e s.).

Histoire

Boisseilles était au 9e siècle associé à un autre lieu tout  proche, Hubaille (bois épineux, houx) ; les deux lieux ne formaient qu'un seul domaine qui fut donné à l'abbaye de Stavelot entre 862 et 873. Par la suite, il semble que le patronnage de la cure de Boisseilles ait été cédé aux chanoines de Celles par l'abbaye de Stavelot. Une chapelle existait donc à Boisseilles au 12e siècle sinon avant. Au 14e siècle, les chanoines de Celles, contraints de quitter Celles en raison de difficultés avec le seigneur du lieu, partent pour Visé. En 1360, afin d'améliorer les rudes conditions de vie du recteur de la chapelle Saint-Georges de Boisseilles, le prince évêque de Liège lui assigne des revenus provenant des terres des chanoines situées à Visé. En 1795, le chapitre de Visé qui avait gardé la collation de la cure, installe Nicolas Renchon comme curé.
Boisseilles était une dépendance de la paroisse de Sorinnes mais on ne sait précisemment à quelle époque elle passa du domaine de Stavelot dans celui du comté de Namur et plus spécialement dans la prévôté de Poilvache (13e ou 14e siècle?).

La seigneurie hautaine de Boisseilles était constituée de plusieurs fiefs. Le premier titulaire connu (vers 1400) est Lorent de Saint-Vincent, issu d'une riche famille dinantaise. Son manoir devait sans doute être le siège du fief dit "de la cense de Boisseilles". Ce fief passa ensuite aux mains de nombreuses familles : de Marchines, Denis, de Gendron, Le Roy, Dave, de Boron, de Beaufort, de Waha-Fronville. Au début du 17e siècle, la seigneurie de Boisseilles portait sur 5 fermes et 7 maisons de manouvriers ainsi que sur un ruisseau à truites. Un autre fief sur Boisseilles était constitué par une ferme qu'on appella "cense du séminaire de Namur". Un autre comportant 13 bonniers de terre était tenu en 1449 par Jehan de Cro. Enfin, existait encore sur Boisseilles deux autres petits fiefs, l'un dit "Bois de Foye", d'environ 13 bonniers de terre et l'autre dit "le Pré au Puits", comprenant une maison, un jardin et 1 bonnier de terre.

Le 14 août 1914, le village fut occupé en force et complètement pillé par les allemands. Ils accusèrent le curé d'avoir fait des signes du haut de son clocher et fut à diverses reprises menacé d'être fusillé.

La chapelle castrale Saint-Henri

A proximité du château et de sa ferme, cette chapelle est un édifice éclectique en moellons de calcaire, daté de 1863 par ancres apposées à la façade.

Le château de Boisseilles

Il s'agit d'un vaste bâtiment construit à la fin du XVIIIe siècle, agrandi et transformé au siècle suivant. Deux façades principales composent ce long volume de deux étages à neuf travées. Il est cantonné de deux courtes ailes en retour aux façades. Un gros bâtiment a été érigé devant une des façades au cours du 1er tiers du XIXe siècle, lui même flanqué de deux pavillons bas. Au nord est disposée une aile de dépendances contemporaine du château dont les ouvertures ont été remaniées au XIXe siècle. Au-delà de cet édifice, existe une remise à voitures datant du milieu du XIXe siècle.  

 

La ferme du château

La ferme est constituée par un vaste ensemble de bâtiments en moellons de calcaire. Organisés autours de deux cours, les édifices remontent aux XVIIe et XIXe siècles. Une vaste et belle grange munie de portails harpés en anse de panier devance la ferme au nord. Le logis principal, de deux niveaux sur cave, est de type traditionnel. Il fut érigé vers la fin du XVIIe siècle ou au début du siècle suivant. Une aile d’étables ou d’écurie se trouve dans son prolongement. A l’ouest, dans une longue aile d’étable, s’ouvre un passage vers la deuxième cour. Cette dernière, irrégulièrement pavée, comprend un ancien abreuvoir pour chevaux. Un logis double du XIXe siècle avec dépendances en L occupe l’angle sud ouest. D’autres dépendances (granges et remises à voitures), aux moellons de calcaire soigneusement assisés, rythment le reste des espaces.