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ANSEREMME  


 

Histoire

Comme dans bon nombre de lieux riverains de la Lesse, l’occupation du sol d’Anseremme remonte à l’époque préhistorique. Plusieurs trous et abris-sous-roche ont livré des ossements humains de très haute ancienneté.
Vers 815, l’abbaye de Saint-Hubert reçoit de l’évêque de Liège, le village d’« Anseromia » avec les fiefs de « Wovonium » (Haux) et d’« Arduanium » (Hordenne), ainsi que les dîmes des mêmes lieux, s’assurant tout le domaine foncier d’Anseremme. Devenus seigneurs de ces terres, les religieux y exercent tous les droits du seigneur séculier et, notamment celui de la justice. Mais ne pouvant personnellement punir de mort un criminel, les moines avaient investi de ce droit, un puissant seigneur voisin qui, devenu leur avoué, rendait la haute justice moyennant la jouissance de certains revenus.
A l’origine, la terre d’Anseremme était essentiellement terre liégeoise et le resta pendant tout l’ancien régime. Elle fut rattachée à la prévôté de Revogne au XVIe siècle puis englobée dans la franchise de Dinant.
La vicomté d’Anseremme était un fief namurois en terre liégeoise qui avait pour origine la haute justice et la surintendance des chemins. A partir du XVe siècle et pendant plus de deux cent ans, elle fut aux mains d’une vieille et puissante famille dinantaise : les Aux Brebis.
Seigneurs d’Anseremme, les abbés de Saint-Hubert disposaient d’un logis seigneurial adossé à une église de style roman (Le Prieuré). D’abord résidence d’été, le logis n’était déjà plus au XVIIe siècle qu’une ferme donnée en location et dans laquelle un appartement abbatial était réservé. La maison seigneuriale disposait d’une prison. La cour de justice se réunissait à proximité d’un perron sur une place toute proche.
Les bourgeois d’Anseremme avaient voix délibérative aux élections du magistrat dinantais et pouvaient faire partie des métiers de Dinant.
Les ponts et grands chemins d’Anseremme appartenaient à la ville de Dinant. Elle intervient dans la reconstruction du pont Saint-Jean à plusieurs reprises aux XVIe et XVIIe siècles.
Lors de la révolution brabançonne, Anseremme fut le théâtre de plusieurs combats entre Autrichiens et Patriotes.
Aux XIXe et XXe siècles, règne une intense activité touristique à Anseremme. Auguste Boussingault réussit à polariser en son auberge située au pied de la route qui mène à Dréhance toute proche, une activité littéraire et artistique animée par Rops, Lurquin, Hagemens, Boulenger, Thévenet, Baron des Ombiaux,…

Les artistes d'Anseremme, 1872.


En ce séjour calme et tranquille
Nous coulons des jours innocents
Et nous bravons dans cet asile
Les entreprises des méchants.

Aujourd'hui Anseremme est connu pour son point d'aboutissement des célèbres descentes de Lesse en Kayak.

Etymologie :  Anseromia ; semble provenir d'Anserisama " l'endroit très favorable ".