Ville de Dinant
PIRSON FRANCOIS  

Un acteur politique hors du commun

 

 

François Pirson naît au sein d'une famille aisée, non loin de Bouillon, à Sart-Custinne, le 24 octobre 1765. Il suit ses études secondaires au Collège royal de Sedan puis part pour Dunkerque suivre des études de commerce et de comptabilité.
Pendant l'été 1789, en vacance à Paris, il est un témoin privilégié de la Révolution française. Ces événements le marquent profondément. Porte-parole des notables, il s'implique dans la mise en place de réformes au profit de la bourgeoisie de Bouillon. Il acquiert une popularité durable à partir de 1790 pour ses entreprises (constitution d'un congrès bouillonnais) en faveur des notables. Il est délégué à Paris pour y négocier avec l'Assemblée nationale en 1793.
D'octobre 1796 à mars 1796, il est nommé commissaire du Directoire exécutif pour les cantons d'Orchimont et de Gedinne. Il devient ensuite membre de l'administration centrale du département de Sambre-et-Meuse mais en avril 1799, il interrompt momentanément sa carrière politique.
Sous le Consulat, il est membre du Conseil de la sous-préfecture de Saint-Hubert.
En 1802, il se marie avec Julie Marie Agnès du Pont d'Ahérée et s'installe à Dinant.
En 1815, il est membre de la Commission de l'hospice de Dinant et est nommé capitaine de la Garde civile de Dinant. L'année suivante, il devient membre de la direction du Bureau de bienfaisance de Dinant ainsi que des Etats provinciaux de Namur. Il devient ensuite membre du Conseil communal de Dinant, le 25 juillet 1817. L'année 1819 voit un important cumul de mandats puisqu'il est nommé successivement : membre du Conseil de la milice de la province de Namur, membre de la commission chargée de l'examen des intérêts des hauts fourneaux et des forges, membre de la Seconde Chambres des Etats-Généraux, commissaire de l'arrondissement de Dinant (1820).
Après l'été 1822, il se retire de la vie politique suite à sa défaite aux élections. Mais au cours de la révolution de 1830, Pirson revient rapidement au premier plan en tant que président de l'administration provisoire dinantaise. Le 16 octobre 1830, il pose sa candidature pour le Congrès national; sa réputation de grande figure d'opposition lui permet d'être non seulement élu au Congrès national mais également élu en tant que second bourgmestre de Dinant (août 1836), après la révolution de 1830. Opposant acharné des Nassaux, il exige leur exclusion "éternelle" du trône belge. Il est animé du principe du commerce totalement libre afin de contribuer à un meilleur essor économique. Sur le plan religieux, il opte pour une position très spéciale: contrairement à la plupart des autres républicains libéraux, il est partisan d'une séparation absolue entre l'Eglise et l'Etat. Homme impulsif au langage haut en couleur, il est un personnage difficile à cerner. Ses opinions concernant la religion, l'enseignement et le divorce permettent de le ranger parmi les catholiques mais sur d'autres questions, il opte pour une position libérale voire parfois anticléricale. Titulaire de nombreuses décorations honorifiques (Croix de Fer, Grade de Chevalier, Ordre de Léopold), il démissionne de son poste de bourgmestre de Dinant en 1848 et décède dans la cité des Copères le 1er mai 1850.

Pour en savoir plus :

FRANCOIS L., François Pirson (1765-1850) : Un acteur politique en période troublée, dans De la Meuse à l'Ardenne, n° 9, 1989, pp. 15-33.