Ville de Dinant
LE BOULENGE ERNEST  

 

 

Ernest le Boulengé fut un grand bourgmestre.

Il prit une part considérable à l’embellissement et à l’urbanisation de la ville de Dinant.

 Il est né à Dinant, rue Sax, n° 24, le 3 mars 1860. Son père, qui était notaire, avait succédé à son grand père Monseu, qui avait été pendant 28 ans notaire à Bouillon. Orphelin qu’il n’avait pas six ans, Ernest eut comme tuteur, Félix Le Boulengé, Commissaire d’Arrondissement de Dinant.

 Après de brillantes études au Collège de Bellevue, il fit le Droit à Louvain et s’inscrivit au barreau de Dinant, où il se signala par un tempérament d’orateur et de lutteur, considérant comme un devoir d’assister les plus humbles.

Le 20 janvier 1885, il épousa dame Marie-Louise Désirée Poncelet, née à Dinant le 14 juillet 1863, elle aimait l’art sous toutes ses formes. Ils eurent douze enfants.

Quand sa décision fut prise de s’occuper de politique active, il brûla les étapes.

En 1890, il entrait au Conseil communal. Le 31 janvier 1896, renversant avec ses amis du Conseil, une majorité depuis longtemps en place, il devenait un jeune bourgmestre de 36 ans. Installé le 4 février 1896 dans la salle du Dôme du vieil Hôtel de ville, son discours eut le mérite d’être bref.

Après avoir salué les conseillers anciens et nouveaux, il déclara qu’il serait dominé par le sentiment de respect des convictions de tous, et il appela l’aide de Dieu, pour donner à la ville qu’il aimait, bonheur et prospérité. Puis, il se mit résolument au travail. Sous l’administration d’Ernest Le Boulengé, Dinant prit progressivement son visage de ville touristique.

En 1896, par la démolition des maisons vétustes de la rue du Pont, des rampes d’accès furent créées pour accéder au nouveau pont.

Restauration du Carillon en 1897 et création des airs populaires de Montferrand.

Inauguration de l’Ecole Régimentaire du 13e de ligne en 1898.

Suppression et aménagement des quartiers lépreux des Tanneries en 1899.

Eau potable partout en 1900. Réception du prince Albert en 1901.

Chant d’une cantate : 400 exécutants. Triomphe des « Ouvriers Réunis » au grand concours de Lille.

Intensification de l’éclairage public en 1903.

Reconstruction « en stuc », de l’ancienne Régence, en 1903, pour abriter l’Exposition des dinanderies, qui donnera un essor à la rénovation de l’industrie du cuivre à Dinant. Impulsion à la vie économique par l’organisation d’une Exposition d’Art dinantais en 1907. Construction d’une église aux Rivages en 1908.

Construction de maisons ouvrières, développement de petites industries, création de squares arborés et de pelouses fleuries dans les années qui suivirent.

Le 2 février 1910, pour raison de convenance personnelle, Ernest Le Boulengé se retira de la vie politique. Ce fut comme un coup de foudre. L’échevin Augustin Degraux le suppléa à partir du 6 juin 1910.

Ernest Le Boulengé paracheva cependant son œuvre, après le tragique incendie de Dinant en 1914. Le Gouvernement l’appela comme Haut Commissaire Royal pour la reconstruction des immeubles sinistrés dans la Province de Namur (2600), notamment ceux de Dinant (1100).

Après six ans d’un travail laborieux c’était chose faite. Non seulement l’Etat sut gré à Ernest Le Boulengé de ses initiatives qui aboutirent à des résultats heureux, mais le Conseil communal de Dinant , sous la date du 17 mai 1924, décida d’exprimer unanimement au haut Commissaire Royal l’hommage reconnaissant de la ville de Dinant, pour la reconstruction du patrimoine commun et des biens privés de ses administrés.

Ernest Le Boulengé consacra alors tous ses temps libres à son cher Collège de Bellevue, dont il était le dynamique président  et à son cercle de délassement « Patria », comme il l’avait fait jadis aux « Ouvriers Réunis », dont il resta pendant 18 ans président.

Vie bien remplie, Ernest Le Boulengé décéda le 10 septembre 1939, dans la désolation de ses 65 petits-enfants à Chacoux-Annevoie au milieu de sa famille.

Dimanche, 10 mai 1970, Grand Père.