Ville de Dinant
LABORNE EDOUARD  

 

 

 

 

Edouard LABORNE, Dinant 1830 - Anderlecht 1892.

 

Citoyen de Leffe, issu d'une famille de onze enfants, son aïeul était breton, c'était un Labor qui avait quitté son pays en 1740 pour s'établir à Leffe.Edouard Henri Ghislain est le fils de Pierre Laborne et de Thérèse Simon-Verachter.

Il a 20 ans. Après un accident de travail chez l'imprimeur Michaux (blessure au genou qui entraîna une déviation de la jambe), vu ses dispositions pour le dessin, et sur les conseils d'un ami de la famille (Henri Matagne), il se rend chez le sculpteur Rosart, de Namur. Puis il poursuit des études à l'académie des Beaux-Arts d'Anvers.

 De retour sur les bords de la Meuse, il donne des cours de dessin et de sculpture (1862 à 1866) à l'école de dessin de Benjamin Devigne. Nommé maître de dessin à l'Ecole moyenne trois mois après. En 1866,  il démissionne de son poste et part pour Paris. Après la mort de sa mère (1868), à qui il élève une stèle commémorative (actuellement adossée aux Ecoles de la rue Saint-Michel), il repart se perfectionner à Paris, avant de s'établir définitivement à Bruxelles (Anderlecht) où il passa sa vie, tout en restant célibataire..

 Il y produit de nombreuses oeuvres pour le compte de particuliers et de la ville de Bruxelles. Ce sont essentiellement des "terres cuites" de petit format avec pour thèmes d'inspiration : les gens de sa famille, des amis et des sujets plutôt philosophiques. On en connaît certaines qui furent exposées en 1911 à Namur. Cette exposition, organisée par sa soeur Anna, présentait : "Amour et Fidélité" : belle conception d'une jeune mère et de son enfant. Le "Semeur", L'"Activité", L'"Enseignement", Le "Gamin bruxellois", Le "Joueur de balle", Le "Bollandiste", "Le buste du chanoine Marchal", Le "Point d'interrogation". Cette dernière réalisation est considérée comme le chef-d'oeuvre du maître. Un homme penché en avant, le pied droit appuyé faiblement sur un casque, la main droite posée sur la cuisse comme pour la soutenir, la jambre gauche reposant et pressant du pied un tas de livres et de dessins à même le sol, la main gauche touchant le front, comme pour jaillir du cerveau le trait de lumière que l'homme attend. Tout cet ensemble formant comme un point d'interrogation représente, selon les intimes, l'appel à la Lumière du pauvre boiteux, l'artiste lui-même.

 Dans les années 1880, Laborne suit de près, en qualité de membre, les travaux du Comité Wiertz qui ambitionne de reproduire à Dinant, en souvenir de l'illustre peintre, le groupe sculptural "Le Triomphe de la Lumière", un monument aux dimensions colossales. C'est dans le contexte d'une mise en valeur des gloires artistiques locales, qu'il est pressenti en 1887 par la Ville pour sculpter le buste de Joachim Patenier, maître-paysagiste du XVème siècle. Il réalisa le buste d'après un portrait du maître allemand Dürer. Il fut aussi le premier directeur de l'Académie de Dinant.

  

Bibliographie :

COLEAU Michel, article dans le Mosan lors du transfert de la stèle de la mère de Laborne du cimetière de Foqueux vers la rue Saint-Michel à Dinant et La stèle Laborne, oeuvre d'art insolite du patrimoine funéraire dinantais, dans De la Meuse à l'Ardenne, n° 13, 1991, pp.61-67.

PIRE Georges (dit Grand Père), Le Bulbe du 6 juillet 1969.

DELIMOY V., article du 4 mai 1932.